Comment soigne-t-on la maladie de Verneuil ?

Comment soigne-t-on la maladie de Verneuil ?

La maladie de Verneuil ne bénéficie pas, à ce jour, de traitements complètement efficaces qui permettraient de la guérir. Néanmoins, la recherche avance incontestablement, les perspectives sont positives et tous les espoirs sont permis.

La chirurgie reste actuellement le seul traitement curatif pour la majorité des patients mais l’arrivée des biothérapies change peu à peu la donne en permettant un contrôle très satisfaisant de la maladie chez certains malades. Il est également possible de coupler ces traitements biologiques à la chirurgie pour optimiser la prise en charge de la maladie de Verneuil et améliorer nettement la qualité de vie des patients.

L’origine de la maladie de verneuil reste encore méconnue mais les connaissances actuelles ont permis de définir les éléments clés impliqués dans sa physiopathogenèse (mécanisme physiologique par lequel des causes déterminent l’origine d’une maladie), favorisant ainsi le développement de nouvelles voies thérapeutiques.

La prise en charge médicale reste donc encore aujourd’hui une démarche basée sur l’expérience individuelle du praticien responsable et du patient. Les essais se multiplient actuellement et sont souvent très prometteurs. Du fait de la nature imprévisible de la maladie et de la multiplicité de ses présentations cliniques, nous constatons une absence de traitement uniformément efficace chez tous les patients, et donc le parcours thérapeutique reste très individuel.

comment soigne t on la maladie de verneuil

La prise en charge nécessite impérativement une approche pluridisciplinaire impliquant les soignants médicaux, paramédicaux mais surtout le patient !

Le seul traitement radical reste donc la chirurgie. Il consiste en l’ablation profonde de la zone concernée par la maladie. L’absence de glandes sudorales dans le nouveau tissu généré lors de la cicatrisation permet d’empêcher, à cet endroit-là, la récidive de la maladie, si la profondeur du geste est suffisante. Après une telle opération, les soins infirmiers durent généralement plusieurs semaines voire plusieurs mois.

Les traitements non-chirurgicaux incluent comme toujours les antibiotiques, sans qu’aucune étude randomisée de grande ampleur n’ait pu faire la preuve scientifique de leur intérêt ou n’ait pu déterminer précisément les modalités du traitement (choix des molécules, indications électives, durée du traitement, voies d’administration). Ils restent néanmoins d’une grande utilité lors des poussées et en association avec d’autres traitements.

Mais la place des biothérapies progresse à grand pas :

  • Un anti-TNF, l’adalimumab, a été agréé en juillet 2015 pour la maladie de verneuil, est est remboursé depuis mars 2021.
  • Un anti-IL-17, le sécukinumab, a été agréé en juin 2023 pour cette même indication chez l’adulte en échec d’un traitement systémique conventionnel, et bénéficie d’un remboursement en France depuis février 2024.
  • Autre nouveauté : un anti-IL-17 A et IL-17 F ,  le bimekizumab, autorisé dans l’union européenne pour  la maladie de verneuil/ hidradénite suppurée modérée à sévère chez l’adulte en échec d’un traitement systémique conventionnel depuis la décision de la European Commission depuis avril 2024. et est remboursé en France depuis mai 2025.
  • Ces deux molécules, bimékizumab et sécukinumab, permettent une amélioration importante dans plus de la moitié des cas. D’autres molécules sont en préparation (dont notamment d’autres anti-IL-17 et des inhibiteurs de la voie JAK), ce qui laisse présager de grands espoirs pour mieux soulager nos patients dans les années à venir.                                                                                           

Auteur : Dr Pierre-André Bécherel , dermatologue Hôpital Privé d’Antony (92)

Date : 30/10/2025