La question du temps à consacrer à cette première consultation est bien sûr importante et il ne faut pas l’éluder, tout particulièrement en exercice libéral.
L’essentiel des temps importants de cette consultation (écoute, examen cutané, explication et proposition thérapeutique adaptée) peut être abordé en une vingtaine de minutes avec un peu de pratique, mais varie selon la sévérité du psoriasis. De toute façon, il ne faut pas hésiter à revoir rapidement puis régulièrement dans les premiers mois son patient, pour mieux le connaître, écouter et expliquer à nouveau.
Ecouter et s’intéresser
Le patient psoriasique doit sentir dès la première consultation que son dermatologue s’intéresse à lui. Il est très sensible à ça et cela conditionne certainement la suite de la prise en charge
Ecouter et poser les bonnes questions ne prendra pas plus de temps mais fera gagner du temps. En connaissant l’âge, l’environnement social, familial et professionnel du patient, on pourra cerner au mieux ses attentes, qui diffèrent selon chaque individu : elles varieront pour quelqu’un de sédentaire ou sportif, un sujet jeune préoccupé par sa vie amoureuse ou professionnelle ou un patient d’âge mûr pour lequel le psoriasis peut-être un vieux compagnon de route.
….Quels sont les antécédents médicaux, les comorbidités associées si elles sont connues (articulaires, cardiovasculaires et métaboliques, psychiatriques), les conduites addictives éventuelles (tabac, alcool), les traitements déjà prescrits pour le psoriasis ? Les questions sur les traitements antérieurs sont instructives sur l’observance du patient et les contraintes qu’il est capable d’accepter. Une réelle résistance du psoriasis aux traitements prescrits est un facteur de gravité et source de découragement.
….Le patient a-t-il identifié des facteurs déclenchants ou aggravants de ses poussées, très variables d’une personne à l’autre ? Il peut s’agir de stress au sens large du terme, mais aussi de traumatismes ou d’irritation cutanés, certains médicaments, certaines infections bactériennes ou virales, la consommation d’alcool ou de tabac, le changement de saisons. Ces facteurs déclenchants ou aggravants sont très importants à connaitre et il est démontré que lorsque le patient a pu faire le lien entre ces facteurs et la poussée de son psoriasis, le traitement en sera facilité et la rémission de meilleure qualité.