L’origine de la maladie de verneuil reste encore méconnue mais les connaissances actuelles ont permis de définir les éléments clés impliqués dans sa physiopathogenèse (mécanisme physiologique par lequel des causes déterminent l’origine d’une maladie), favorisant ainsi le développement de nouvelles voies thérapeutiques.
La prise en charge médicale reste donc encore aujourd’hui une démarche basée sur l’expérience individuelle du praticien responsable et du patient. Les essais se multiplient actuellement et sont souvent très prometteurs. Du fait de la nature imprévisible de la maladie et de la multiplicité de ses présentations cliniques, nous constatons une absence de traitement uniformément efficace chez tous les patients, et donc le parcours thérapeutique reste très individuel.
La prise en charge nécessite impérativement une approche pluridisciplinaire impliquant les soignants médicaux, paramédicaux mais surtout le patient !
Le seul traitement radical reste donc la chirurgie. Il consiste en l’ablation profonde de la zone concernée par la maladie. L’absence de glandes sudorales dans le nouveau tissu généré lors de la cicatrisation permet d’empêcher, à cet endroit-là, la récidive de la maladie, si la profondeur du geste est suffisante. Après une telle opération, les soins infirmiers durent généralement plusieurs semaines voire plusieurs mois.
Les traitements non-chirurgicaux incluent comme toujours les antibiotiques, sans qu’aucune étude randomisée de grande ampleur n’ait pu faire la preuve scientifique de leur intérêt ou n’ait pu déterminer précisément les modalités du traitement (choix des molécules, indications électives, durée du traitement, voies d’administration). Ils restent néanmoins d’une grande utilité lors des poussées et en association avec d’autres traitements.
Mais la place des biothérapies progresse à grand pas :
- Un anti-TNF, l’adalimumab, est déjà présent depuis 7 ans.
- Un anti-IL-17, le sécukinumab, vient enfin d’être agréé.
Ces 2 molécules permettent une amélioration importante dans plus de la moitié des cas. D’autres molécules sont en préparation : notamment le bimékizumab, un autre anti-IL-17, qui devrait être disponible en 2025.
Beaucoup d’autres essais sont en cours, dont les inévitables JAK inhibiteurs, ce qui laisse présager de grands espoirs pour mieux soulager nos patients dans les années à venir.
Auteur : Dr Pierre-André Bécherel , dermatologue Hôpital Privé d’Antony (91)
Date : 01/08/2024