Des formes déclenchées par le soleil sont à signaler (5.5% des psoriasis sont aggravés par le soleil avec 21% d’atteinte faciale) et doivent faire éliminer d’un lupus cutané chronique ou subaigu, maladie auto-immune qui n’a rien à voir avec le psoriasis et qui ne se soigne pas du tout de la même manière. Un dermatologue par quelques examens complémentaires pourra faire ce diagnostic s’il y a un doute.
Pour le traitement il faut envisager les psoriasis occasionnellement localisés sur le visage et ceux qui sont permanents ou très fréquemment récidivants.
Si l’atteinte est peu fréquente et légère les lésions disparaissent rapidement avec l’application d’un dermocorticoïde faible qui peut être dans ce cas utilisé quelques jours à la demande avec un bénéfice rapide et sans problème.
Il faut bien préciser l’utilisation des dermocorticoïdes(DC) sur le visage.
On doit éviter autant que faire se peut les DC forts ou très forts sur le visage qui est très vite sensible mais vite dépendant de cette classe thérapeutique. De plus l’utilisation prolongée sur cette localisation fait souvent apparaître d’autres pathologies comme la couperose, la rosacée banale ou sa forme particulière qu’est la dermite périorificielle. Par contre l’utilisation d’un DC faible sur quelques jours qui ne nécessite pas une dégression progressive des applications si on ne dépasse pas 10 jours d’application quotidienne, est intéressante dans ces formes occasionnelles.
Pour les psoriasis du visage plus sévères permanents ou très récidivants le traitement est plus difficile.
Les dérivés de la vitamine D3 sont volontiers irritants sur le visage mais le Silkis® a montré une efficacité intéressante dans les études avec moins de risque d’irritation que les autres dérivés de la vitamine D3. La pratique montre aussi un intérêt de ce traitement qui peut être appliqué 2 fois par jour en attaque et une fois le soir (le produit est un peu gras) en entretien y compris sur le long terme.
Le Protopic® est plus intéressant, il est antiinflammatoire comme un DC fort mais n’est pas un DC, il ne génère pas de dépendance et ne présente pas les mêmes inconvénients. Il picote pendant parfois plus de 10 mn après son application s’il est étalé sur une peau altérée, il est donc conseillé de commencer par un DC pendant une semaine pour que la peau soit en meilleur état et de prendre le relais par le Protopic® qui à ce moment-là sera suffisant probablement à une application par jour le soir (produit lui aussi un peu gras). Il ne peut être prescrit que par un dermatologue.
Dans les études cliniques en cours un mélange de vitamine D3 et de DC faible a donné des bons résultats, mais il est encore au stade d’essais cliniques. Un traitement local supplémentaire pour le visage serait très intéressant.
Enfin, si on ne peut contrôler le psoriasis du visage par les traitements locaux, il ne faut pas hésiter dans cette localisation très gênante à passer aux traitements systémiques. Bien sûr si cette topographie s’intègre dans le cadre d’un psoriasis diffus, cela ne se discute pas mais même si la localisation est relativement isolée mais que le retentissement social et sur toute la qualité de vie est majeur, il faut y penser. L’efficacité sur le visage s’avère en général identique à celle qu’elle présente sur le reste du corps.