Dermatite atopique et microbiote
Quelles sont les connaissances actuelles sur microbiote et DA ?
On appelle « microbiote cutané » l’ensemble des micro-organismes opportunistes, saprophytes et parfois pathogènes qui composent la « flore cutanée ». On estime que la peau d’un adulte héberge environ un million de bactéries / cm² de plus de 500 espèces différentes, mais aussi des micro-champignons, des acariens etc… Ce véritable « éco-système » est organisé en biofilm dont la composition varie selon l’individu et les différentes parties du corps. La diversité du microbiote participe à la fonction barrière de la peau et limite le risque de colonisation par une bactérie pathogène [1].
Chez les patients atteints de dermatite atopique (DA), il existe une dysbiose cutanée associant un appauvrissement de la biodiversité bactérienne et une colonisation prédominante à staphyloccoques, en particulier à Staphylocoques Aureus, au détriment des streptocoques, Corynebacterium et Propionibacterium [2]. Ainsi, les enfants présentant une dysbiose cutanée à S. Aureus, présenteraient un risque accru de développer une DA [3]. Le rôle de S. Aureus dans la physiopathologie de la DA n’est pas encore complètement établi mais plusieurs études suggèrent qu’il jouerait un rôle dans l’altération de la barrière cutanée et dans l’induction d’une réponse immunitaire de type Th2, via la sécrétions de molécules pro-inflammatoires.