Maladie de Verneuil et grossesse : quels impacts ?
Hidradenitis suppurativa and pregnancy: a systematic review M.D.L.A. Ferrer-Alcalá, M. Sanchez-Diaz, C. Cuenca-Barrales, S. Arias-Santiago, A. Molina-Leyva
On sait que la grossesse et le post partum peuvent avoir un impact sur l’évolution de certaines dermatoses inflammatoires chroniques comme le psoriasis. La maladie de Verneuil touche en majorité des femmes, d’âge jeune.
Les auteurs ont voulu évaluer l’impact de la maladie de Verneuil sur leur désir de conception, ainsi que sur leur fertilité et sur la grossesse. Ils ont mené une revue de la littérature retrouvant 7 articles (études transversales et séries des cas totalisant 4983 patientes) permettant répondre aux questions suivantes :
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- Est-ce que la maladie de Verneuil a un impact sur le désir de grossesse ? les données de la littérature sont trop limitées pour répondre
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- Est-ce que la maladie de Verneuil diminue la fertilité ? il semble que la maladie de Verneuil soit associée à une diminution de la fertilité
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- Est-ce que la maladie de Verneuil a un impact sur le déroulement de la grossesse ? les données de la littérature sont trop limitées pour répondre
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- Comment évolue la maladie de Verneuil pendant la grossesse ? l’évolution de la maladie est imprévisible au cours de la grossesse
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- Est-ce que le traitement de la maladie de Verneuil a un impact sur la grossesse ? l’utilisation de biothérapies au cours de la grossesse ne semble pas augmenter la fréquence des effets secondaires
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- Est-ce que la grossesse nécessite un changement du traitement ? la tératogénicité et la demande des patientes semblent être les principaux facteurs associés à des modifications thérapeutiques au cours de la grossesse
Les données de la littérature bien que limitées, semblent indiquer une influence de la maladie de Verneuil sur la fertilité. Des études pour évaluer l’impact de la maladie sur le désir de grossesse, le déroulement de celle-ci sont nécessaires.
Clinical characterization of paediatric-onset hidradenitis suppurativa: results from a multicenter European study – Francesca Prignano (Florence)
Les données épidémiologiques rapportent un début pédiatrique de la maladie pour 2.2 à 38.3% des patients. Les caractéristiques de ces patients sont débattues puisque certains auteurs retrouvent un début pédiatrique principalement pour des femmes et des patients avec antécédents familiaux de maladie de Verneuil, alors que d’autres auteurs rapportent une prédominance d’hommes chez les patients avec un début pré-pubertaire de la maladie.
L’objectif de cette étude multicentrique était d’identifier les caractéristiques cliniques des maladies de Verneuil à début pédiatrique.
56 patients étaient inclus (28 filles et 28 garçons), l’âge médian au diagnostic était de 16 ans et l’âge médian de début des symptômes était de 14 ans. L’âge de début des symptômes était compris dans l’intervalle 5 à 10 ans pour 50% , 11 à 14 ans pour 29% et 14 à 18 ans pour 21% des cas. 25% des patients étaient obèses, fumeurs ou avaient des antécédents familiaux de maladie de Verneuil.
L’âge de début était plus tardif chez les garçons que chez les filles, et ceux-ci présentaient plus fréquemment une atteinte axillaire ou des comorbidités comme l’acné ou un kyste du sinus pilonidal. Un âge de début précoce et une localisation génitale des lésions étaient associés à un délai diagnostique plus important. Un antécédent familial de maladie de Verneuil n’était un facteur lié à la sévérité de la maladie. Un début des symptômes avant l’âge de 14 ans était associé à une atteinte génitale. Un délai diagnostic important était associé à un plus grand nombre de sites atteints par la maladie, un score IHS4 plus élevé et un IMC plus élevé.
La maladie de Verneuil à début pédiatrique présente des aspects cliniques et thérapeutiques similaires à celle débutant à l’âge adulte et nécessite donc une prise en charge rapide avec des traitements efficaces et une prise en charge globale (nutritionnelle, support psychologique) afin de limiter le fardeau de la maladie à long terme.
Prevalence of inflammatory bowel diseases in hidradenitis suppurativa/acne inversa population– results from the German Hidradenitis-Suppurativa-Registry HS-BEST – Nathalie Kirsten (Hamburg)
Il existe des données sur l’association entre maladies inflammatoires chroniques intestinales et maladie de Verneuil. Les données les plus nombreuses sont issues de cohortes de patients atteints de MICI, avec une association à une maladie de Verneuil retrouvée dans 1 .2 à 23% des cas, pour la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique, et un risque estimé à 9 fois plus important que la population générale de développer une maladie de Verneuil. Les données issues de cohortes de patients atteints de maladie de Verneuil sont plus limitées avec une prévalence de MICI estimée à 3,3% soit 4,8 fois plus importante qu’en population générale en Europe du Nord.
Le registre HS BEST est un registre allemand de patients atteints de maladie de Verneuil ayant débuté en 2020. De nombreuses données sont collectées dont les comorbidités. Il s’agit de données déclarées par les patients, non vérifiées dans le dossier médical. L’objectif de l’étude est d’évaluer la prévalence des MICI dans cette population.
L’analyse porte sur les 342 patients du service de dermatologie d’Hambourg, d’âge moyen 38,8 ans, avec 59,4% de femmes. Au total 3 patients présentaient une recto-colite hémorragique (0,9%), 9 une maladie de Crohn (2,6%). La prévalence des MICI était supérieure à celle de la population générale en Allemagne (0,35%). Les caractéristiques statistiquement associées à une MICI étaient un âge plus élevé et le sexe féminin.
Les résultats sur l’ensemble du registre permettront de préciser ces données. Cette association illustre la nécessiter pour les praticiens prenant en charge de patients atteints de maladie de Verneuil de rechercher régulièrement à l’interrogatoire les signes pouvant évoquer une MICI (douleurs abdominales chroniques, diarrhées chronique, rectorragies et perte de poids).
Une autre communication (Screening for hidradenitis suppurativa in patients with inflammatory bowel disease is high yield , Niamh Kearney) évaluait la fréquence de la maladie de Verneuil chez des 133 patients atteints de MICI à l’aide d’un questionnaire de dépistage de maladie de Verneuil. 16,2% des patients présentaient des symptômes évoquant une maladie de Verneuil, ils avaient plus fréquemment des antécédents familiaux de maladie de Verneuil et un poids élevé.
Hidradenitis suppurativa phenotypes: Validation attempt of a multidimensional latent class analysis of the National Italian Registry (IRHIS) – Vincenzo Bettoli (Ferrara)
A partir d’un registre de 965 patients italiens atteints de maladie de Verneuil, issus de 17 centres, les auteurs ont voulu identifier des phénotypes cliniques. Une analyse de classe latente (à 3 classes) à partir des données de 11 items a été menée.
L’analyse a abouti à la définition de 3 classes de patients (figure 1). La classement d’un patient peut changer au cours de l’évolution de la maladie.
Cette classification a été évaluée auprès de dermatologues du service de Ferrera à partir de l’examen de 127 nouveaux patients atteints de maladie de Verneuil avec une bonne concordance entre l’algorithme et la classification par le dermatologue :17,3% des patients étaient classer type 1, 18,1% type 2, 22,8% type 3 ; 41,7% ne pouvaient être inclus dans une des 3 classes.
La classification a été comparée par les auteurs à celle de Canoui-Poitrine, qui identifiait un phénotype axillaire-mammaire, un phénotype folliculaire et un phénotype glutéal. Les patients l’étude française avaient une maladie de Verneuil moins sévère, le nombre de variables analysées était inférieur, la zone génitale n’était pas prise en compte, les cicatrices hypertrophiques étaient par contre prises en compte, la fréquence des atteintes folliculaires semblait comparable.
L’identification des aspects expliquant l’hétérogénéité de la maladie de Verneuil sera utile à une meilleure prise en charge de la maladie.
Développement d’un nouveau score d’évaluation, l’IHS4-55
Development and validation of an IHS4 dichotomous outcome to assess treatment effect – Kelsey R. Van Straalen (Rotterdam)
Les essais thérapeutiques menés pour la maladie de Verneuil se heurtent à la difficulté de l’évaluation. Ceci a été illustré pour l’IFX (inhibiteur du C5a) qui n’atteignait pas le critère principal (HiSCR) mais avait un effet notable sur un certain nombre d’autres critères (diminution du nombre de fistules drainantes en particulier).
Le HiSCR est une évaluation dichotomique définie par la diminution d’au moins 50% du nombre de nodules inflammatoires sans augmentation du nombre d’abcès ni du nombre de fistules drainantes, en comparaison à l’évaluation initiale. Ses inconvénients sont l’absence de prise en compte de l’évolution du nombre de fistules drainantes, l’impossibilité de le calculer pour des patients avec un nombre de nodules inflammatoires initial inférieur à 3 mais un nombre élevé de fistules drainantes, et l’absence de validation externe. Les auteurs proposent donc de développer un nouvel outil dichotomique d’évaluation à partir de l’IHS4.
Le score IHS4 est un score continu avec des seuils de sévérité définis, dont la formule de calcul est détaillée dans la figure 1. Il a l’avantage de prendre en compte l’évolution du nombre de fistules drainantes, de pouvoir être utilisé quel que soit le nombre de nodules inflammatoires. Il s’agit d’un score utilisé comme critère secondaire d’évaluation dans de nombreux essais cliniques.
Les auteurs ont donc utilisé les données de PIONEER 1 (étude de phase 3 évaluant l’adalimumab dans la maladie de Verneuil) pour développer le nouveau score IHS4 dichotomique, et ont utilisé les données de PIONEER 2 et d’une étude évaluant les antibiotiques dans la maladie de Verneuil pour valider ce score.
Différents cut-offs ont été évalués et la valeur IHS4-55 (55% d’amélioration du score IHS4 inital) a été retenue comme score optimal, car elle était corrélée au HiSCR, à la réduction du nombre de nodules inflammatoires, abcès et fistules drainantes et à l’évolution de la CRP, à partir des données de PIONEER1. Ceci a été validé avec les données de PIONEER2, et avec les PRO (DLQI, EVA prurit et douleur) et le compte des lésions de l’étude évaluant les antibiotiques
Le IHS4-55 a donc des performances similaires au HiSCR, prend en plus en compte l’évolution du nombre de fistules drainantes, permet d’évaluer les patients ayant initialement moins de 3 nodules inflammatoires mais un nombre élevé de fistules, et a été validé à partir de données issues différentes études dont une utilisant une autre catégorie de traitement (antibiotiques) que les biothérapies.
Profil des patients opérés pour une maladie de Verneuil en France en 2021
Profile of patients operated for hidradenitis suppurativa in France in 2021,
Impact of surgery in hidradenitis suppurativa: results of a prospective French multicenter study – Anne Cécile. Ezanno
Il s’agissait d’une étude prospective multicentrique française (RELEVE) dont objectif était d’évaluer le taux de récidive après chirurgie. Le profil des patients a l’inclusion et les premières données à 6 mois sont présentées lors de cette conférence.
91 patients étaient inclus, d’âge moyen 26,6 ans, de sexe féminin dans 68% des cas.
A l’inclusion le score IHS4 moyen était de 12,5, le stade selon Hurley était I 10,3%, II 50,7%, III 39%. La zone opérée était inguinale ou glutéale 48%, axillaire 39%. L’âge du début des symptômes de la maladie de Verneuil était de 19,9 ans, 64% des patients avaient déjà été opérés pour leur pathologie (chirurgie large 9,1%, incision d’abcès 54,6%, autre 36,3%). Le délai entre le début de symptômes et la première chirurgie large était de 12,3 ans. Trois quarts des patients étaient traités par antibiothérapie de fond, 19,4% par biothérapie. L’EVA douleur avant la chirurgie était de 5, et le DLQI moyen de 15,2. 83,7% des patients étaient pris en charge en chirurgie ambulatoire, et 93,7% étaient opérés sous anesthésie générale.
La majorité des patients opérés dans cette étude sont des femmes, avec une maladie au stade Hurley 2, un délai long depuis l’apparition des symptômes de la maladie et avec un impact très élevé sur la qualité de vie.
Les premières données à 6 mois retrouvaient une diminution significative avec une EVA douleur moyenne à 1,5, et un DLQI à 6.6.
Evolution de la prise en charge thérapeutique des patients atteints de maladie de Verneuil : résultats du registre UNITE HS aux USA
Evolution of clinical practice in the medical management of hidradenitis suppurativa (HS) in the UNITE HS Registry – Alexa B. Kimball
UNITE est un registre observationnel prospectif des patients atteints de maladie de Verneuil aux USA dont l’objectif est de documenter l’histoire naturelle, les types de traitements et l’évolution clinique des patients sur une durée de 4 ans avec un suivi tous les 6 mois.
Les patients atteints de maladie de Verneuil ≥12 ans étaient inclus entre octobre 2013 et décembre 2015. Les données présentées sont celles à date de décembre 2019. Les traitements durant les 6 mois précédant l’inclusion étaient collectés, puis cette donnée était collectée à chaque visite.
574 patients étaient inclus, d’âge moyen 35 ans, dont 69,3% de femmes, 15,6% étaient afroaméricains, la maladie était au stade Hurley 1 (6,8%), II (66,4%) et III (26,8%), 22,1% des patients étaient en surpoids et 60,9% obèses, 40,6% étaient fumeurs.
Durant les 6 précédant l’inclusion les traitements reçus étaient, des antibiotiques oraux (60,1%) principalement des cyclines, de la clindamycine, de la rifampicine, et du sulfamétoxazole trimetoprime des antibiotiques topiques (35,5%), des antiseptiques (15,2%), des biothérapies (9,1%) principalement de l’adalimumab 4,7% et de l’infliximab 4%, des antalgiques, (8 ,5%), des corticoïdes topiques (8,4%), des immunosuppresseurs (7,7%), des rétinoides (7,5%), des kératolytiques topiques (7,5%), des traitements hormonaux (6,3%).
Sur la période de suivi de 48 mois, la proportion des patients recevant un antibiotique oral à diminué fortement jusqu’à environ 35%, celles des biothérapies a augmenté jusqu’à 30%. L’utilisation des autres catégories de traitement est restée globalement stable sur cette période à l’exception des rétinoïdes dont l’utilisation a diminué de 50% environ. Les résultats concernant les antibiotiques ont été comparables pour les maladies de Verneuil au stade Hurley 2 et 3, par contre l’augmentation des patients traités par biothérapies l’a été principalement pour les patients Hurley 3. Concernant l’évolution des biothérapies, seul l’adalimumab a vu ses prescriptions augmenter.
Des modifications dans la prise en charge médicamenteuses des patients atteints de maladie de Verneuil ont été observées pendant la période de l’étude avec une diminution de l’utilisation des antibiotiques et une augmentation de l’utilisation d’adalimumab.
Dapsone in hidradenitis suppurativa: why, who, when, and how ? – Jorge Romani
La dapsone quand elle est incluse dans les recommandations de prise en charge de la maladie de Verneuil, l’est en 3e ligne de traitement. Aucun essai randomisé n’est disponible avec cette molécule pour la maladie de Verneuil.
Les auteurs présentaient une étude de cohorte rétrospective monocentrique (entre 2015 et 2021) évaluant l’efficacité de la dapsone dans la maladie de Verneuil. Les patients devaient avoir reçu un traitement d’une durée minimale d’un mois et un suivi de 3 mois devait être disponible. Le critère principal d’évaluation était le HiSCR à la semaine 12.
La posologie utilisée était de 50mg/jour, augmentée après 1 mois jsuqu’à 150mg/jour si nécessaire. Un bilan biologique initial comprenait un hémogramme, un bilan rénal et hépatique et le dosage du G6PD, le suivi des paramètres était ensuite trimestriel.
56 patients étaient inclus , 66% d’hommes, d’âge moyen 33 ans, IMC moyen 29,1, fumeurs dans 62,5% des cas, association à une acné dans 55,4% et à un kyste pilonidal dans 14,3% des cas. Il étaient dans plus de 50% au stade Hurley 1 et 69% appartenaient à la classe LC2, 20% à la classe LC3.
63% atteignaient un HiSCR à la semaine 12. Pour 4 patients de l’acitrétine était utilisée en association pour maintenir la réponse au traitement. La durée moyenne de traitement était de 8 mois.
Les facteurs associés l’atteinte du HiSCR étaient le stade Hurley 1, l’absence de fistule drainante, la forme LC2 ou LC3.
Aucun effet secondaire grave n’était rapporté, mais 5 patients interrompaient le traitement pour effet secondaire. Les effets secondaires les plus fréquents étaient l’anémie, les nausées, les diarrhées et les céphalées.
Les limites de cette étude sont le caractère rétrospectif et monocentrique, et la population de l’étude qui était sélectionnée pour recevoir ce traitement (formes cliniques pour lesquelles la réponse à la dapsone était attendue).
En conclusion, les auteurs proposent d’utiliser la dapsone
- pour ses actions antibactériennes et immunomodulatrice
- pour des patients avec un phénotype « folliculaire » de la maladie de Verneuil, ne présentant pas un nombre élevé de fistules drainantes
- en 2e ligne de traitement après échec d’un traitement antibiotique et avant d’utiliser des biothérapies
- à la dose initiale de 50 à 150 mg/jour, avec un suivi des paramètres biologiques.
Evaluation of resorcinol 10% in the treatment of hidradenitis suppurativa Hurley I stage: a randomized prospective open study – Georgia Pappa
Les auteurs ont mené une étude prospective randomisée, contrôlée, ouverte, évaluant le resorcinol 10% (2 applications/j) versus clindamycine 1% topique (2 applications/jour) et absence de traitement chez des patients avec une maladie de Verneuil Hurley 1.
20 patients étaient inclus dans chaque bras, et suivi aux semaines 0,4, 12 et 24. Les critères d’évaluation étaient le nombre de lésions, le score IHS4, le DLQI et le nombre de poussées.
Les patients du bras resorcinol 10% avaient une diminution significative du nombre de lésions , du score IHS4 et du DLQI à la semaine 24 en comparaison aux bras clindamycine topique et contrôle. Une diminution progressive du nombre de poussées étaient rapportée avec le resorcinol et la clindamycine.
Les effets secondaires rapportés avec le resorcinol étaient une irritation (25%), une desquamation (37%) et une coloration brunâtre transitoire de la peau (11%).
Le resorcinol est donc supérieur à la clindamycine pour le traitement des maladies de Verneuil Hurley 1, son action antimicrobienne et anti inflammatoire peut expliquer ces résultats.
Efficacy of subantimicrobial, modified-release doxycycline compared to regular-release doxycycline for the treatment of hidradenitis suppurativa – Georgios Kontochristopoulos
Les auteurs ont comparé la doxycycline à libération modifiée 40mg (30mg de libération immédiate et 10 mg à libération retardée) à la doxycyline 100mgx2/jour. Ses avantages sont une concentration plasmatique restant inférieure au seuil antimicrobien, une meilleure tolérance.
Il s’agissait d’une étude monocentrique ayant inclus des patients adultes atteints de maladie de Verneuil quel que soit le score de Hurley. Ils ne devaient pas avoir reçu de traitement antibiotique ou antiinflammatoire le mois précedant. LA durée de l’étude était de 3 mois.
25 patients étaient inclus dans le bras doxycyline à libération modifiée et 24 dans le bras doxycyline classique. Leurs caractéristiques étaient comparables dans les 2 bras avec des maladies de Verneuil majoratirement aux stades Hurley 1 et 2.
Il n’y avait pas de différence significative entre les deux modalités de traitement pour les scores d’évaluation à 3 mois : IHS4, DLQI, HiSCR (atteint pour 64% des patients du bras doxycycline a libération modifiée et 60% de ceux du bars doxuyycline classique).
Un patient du bras doxycycline à libération modifiée présentait une élévation légère des transaminases à 4 mois et deux patients du bras doycycline classique présentaient des troubles gastro-intestinaux. Aucun patient d’interrompait l’étude pour un effet secondaire.
La doxycycline a libération modifiée présente donc une efficacité similaire à celle de la doxycycline classique, avec un meilleur profil de tolérance.
OSIRIS Orismilast for the treatment of mild to severe hidradenitis suppurativa: Rationale and design – Elisabeth H. Taudorf Gregor B.E. Jemec
Rapid reduction of inflammation in severe hidradenitis suppurativa following treatment with the PDE4 -inhibitor orismilast – Elisabeth H. Taudorf, Farnam B. Sedeh, Ditte M.L. Saunte, Gregor B.E. Jemec
L’orismilast est un inhibiteur puissant de la phosphodiestréase 4 de nouvelle génération avec une sélectivité pour les sous types B et D de la PDE4 qui sont impliqués précocement dans la cascade inflammatoire. Une étude monocentrique, preuve de concept, ouverte évaluant l’efficacité et la tolérance de cette molécule pendant 16 semaines est en cours. Il est prévu d’inclure 24 patients. La posologie sera progressivement croissante sur les 15 premiers jours jusqu’à 30mg x2/jour, et secondairement augmentée à 40mg x2/jour si nécessaire. Le critère d’évaluation principal est le pourcentage d’évolution du nombre d’abcès et de nodules à la semaine 16.
Les auteurs rapportent la réponse au traitement du premier patient inclus dans l’essai clinique. Le patient atteint d’une maladie de Verneuil sévère touchant les aisselles, les plis inguinaux et les fesses. Les évaluation (IHS4, EVA douleur, HiSQOL, DLQI, PGA) avaient lieu à l’inclusion, au 15e jour et au 57e jour .
Le patient présentait une amélioration immédiate avec une diminution de l’oedème et de la douleur. L’évolution des scores entre J0, J15 et J57 était pour le score IHS4 était de 65 – 61 – 62, pour l EVA douleur de 9 –7-6, pour le DLQI de 25 – 23- 22, pour le HiSQOL de 54 -42-46, pour la CRP de 93 – 89- 84mg/L. Le PGA restait très sévère. Le PGA patient passait de 5 à 4 à J57.
Ces résultats rapides sur les paramètres cliniques et biologiques nécessiteront d’être confirmés à long terme et sur un effectif plus important de patients.
Auteurs : Dr Anne-Claire Fougerousse, Dermatologue, praticien hospitalier Hôpital Bégin Saint Mandé (94) et Dr Pierre-André Becherel, dermatologue à l’hôpital privé d’Antony (92)